Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/295

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Au front loyal et pur, orné de fleurs de lis,
L’esprit haut, le cœur tendre appelé Louis Seize,
Client par qui vivront Malesherbe et de Sèze !
Mais l’hostie a changé l’échafaud en autel,
Et l’âme en pardonnant s’éleva vers le ciel.

À présent, levez-vous pour les races futures.
Fleurs d’une ère nouvelle, institutions pures.
Libre fraternité, droit pour chacun égal :
Bien, durement acquis, répare enfin le mal !
De tes palmes surtout décorant notre histoire,
Emporte nos guerriers dans tes bras, ô Victoire !
Sur la place sanglante et sur le boulevard,
Chants de mort, taisez-vous ! Sonne, Chant du Départ !
Hoche, Marceau, Desaix, toi, jeune Bonaparte,
Soldats pauvres et nus, hommes dignes de Sparte,
Partez ! Quels noms obscurs au soleil vont surgir !
Arcole, Marengo, le lointain Aboukir !
Ces Gaulois, les voilà de nouveau par le monde,
Et le monde soumis par leur sang se féconde.
Austerlitz, léna, sur vos sillons glacés,
Héroïque semence, ont germé nos pensers !
Ô sinistre Moscou !… Cependant, fils des Gaules,
Nous sommes les premiers entrés sous tes coupoles !
Oui, le Kremlin a vu, telle Rome autrefois.
Dans ses remparts sacrés arriver les Gaulois ;
Il a vu, triomphant, dans sa ville enflammée,
Le colosse du monde avec sa grande armée !

Toi, poète, voici quel hymne triomphal
Tu peux mêler aux cris de ce drame fatal.
À nos fastes vivants si ton âme s’inspire,