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Paré du ruban rouge, un d’eux, matin et soir,
Sur les bancs studieux fidèle vint s’asseoir ;
Il déposa l’épée, il oublia ses grades
Pour lutter de science avec ses camarades,
Mais, en classe, toujours le ruban glorieux
Fixé sur son habit éblouissait leurs yeux ;
Et quand l’enfant passait, souvent sa mère en larmes
A vu de vieux soldats qui lui portaient les armes.

IV

Ainsi, de l’avenir devançant l’équité,
Quand l’atroce clairon n’est plus seul écouté,
Pour nos fils j’expliquai ta dernière querelle,
Au joug des conquérants race toujours rebelle,
Qui portes dans tes yeux, ton cœur et ton esprit,
Le nom de Liberté par Dieu lui-même écrit.
Et cependant, pleurez, fiers partisans de Vanne !
Celle que nous suivions depuis la duchesse Anne
Dans le sang se noya ! Les noirs oiseaux du Nord
Volèrent par milliers autour de l’aigle mort :
Les corbeaux insultaient à cette grande proie,
Et dépeçaient sa chair avec des cris de joie !