Page:Brizeux - Œuvres, Les Bretons, Lemerre.djvu/169

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Près du tertre où longtemps dans son rêve absorbé
Ce pieux voyageur sur la lande est tombé,
Comme la troupe morne et frêle tourbillonne.
Telle que le brouillard qu’un vent pousse et sillonne !
Puis, éprise, on dirait, d’amour pour ce vivant,
Doucement elle vient sur son front se penchant.

druides

« Au Village-d’Heusus, où vont s’ouvrir les fêtes.
Nous allons, et le lierre a couronné nos têtes.
Devant nous brillera le gui dans l’arche d’or,
Ce symbole vivant de l’immortel Ior ;
Car des premiers, ouvrant au jour le sanctuaire,
Nous avons entrevu l’invisible Ternaire.
Ne laisse pas flétrir nos saints noms dans les cœurs.
Les bienfaits des vaincus, redis-les aux vainqueurs. »

chefs des clans


« Le Brenn a convoqué cette nuit dans sa chambre
Tous les chefs aux sayons rayés, aux colliers d’ambre ;
Et les lances de frêne, aux dards envenimés.
Se croiseront dans l’air, comme aux jours renommés
Où sur le Frank barbare elles volaient, pareilles.
Dans leurs frémissements, aux rumeurs des abeilles.
Ne laisse pas mourir ces hauts faits dans les cœurs,
Et dis que les vaincus souvent furent vainqueurs. »

bardes


« Ce soir résonneront au Village-du-Barde
Les chants que des morts seuls le long souvenir garde :