Page:Brizeux - Œuvres, Marie, Lemerre.djvu/100

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Réfléchir dans son cours bien des objets hideux,
Parfois troubler ses eaux en passant trop près d’eux ;
Pour quelques rossignols chantant sur vos rivages,
Vous entendrez gémir bien des oiseaux sauvages ;
Et les torrents viendront, et le flux de la mer
Parmi vos douces eaux mêlant son sel amer.
Ce monde où l’on doit vivre, oh ! jugeons-le, mon âme !
Partout haine, bassesse, ou jalousie infâme ;
Nulle pitié ; le sang, l’or dieu, la fausseté,
Et sous tous ses aspects l’ignoble lâcheté !
Non, ce n’est pas assez pour le chevreuil timide
De n’aimer que les bois et la feuillée humide :
Il a pour fuir les loups des pieds aériens,
Et deux rameaux aigus pour éventrer les chiens.