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Page:Brizeux - Œuvres, Marie, Lemerre.djvu/25

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nouvelle, les émotions littéraires et morales que le noble poète avait éveillées chez les âmes choisies. Un mois après la mort de Brizeux, le 10 juin 1858, ses amis et confrères parisiens, ses camarades de l’armée des lettres, faisaient célébrer pour lui un service funèbre dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. En même temps des plumes habiles s’empressaient d’expliquer à la foule l’originalité du poète que la France venait de perdre. M. Louis Ratisbonne dans Le Journal des Débats, M. Édouard Thierry et M. Théophile Gautier dans Le Moniteur, M. Alfred Nettement dans L’Union, M. Paulin Limayrac dans Le Constitutionnel, M. Jules de Saint-Félix dans Le Courrier de Paris, M. Auguste Lacaussade dans La Revue contemporaine, M. le marquis de Belloy dans La Revue française, M. Armand de Pontmartin dans Le Correspondant, ont apprécié, chacun à son point de vue, tous avec une sympathie cordiale et une admiration réfléchie, l’auteur de Marie et des Bretons, de La Fleur d’or et des Histoires poétiques. Parmi tant d’études excellentes, plus d’une assurément aurait pu servir d’introduction au recueil des poésies complètes de Brizeux ; cet honneur semblait réservé surtout au travail de M. Auguste Lacaussade qui, faisant de curieux emprunts à la correspondance intime de notre ami, a pleinement réussi à peindre à la fois le poète et l’homme avec sa physionomie si vive et si ardente. C’était là mon sentiment : M. Lacaussade fut d’un autre avis, et je fus obligé de m’y soumettre. Il pensa qu’ayant eu le douloureux privilège de fermer les yeux au poète, c’était à moi de porter la parole au seuil du monument que nous lui élevons, comme je l’avais portée le premier sur son tombeau. Je reproduis donc ici l’article que je publiai le ier septembre suivant dans La Revue des Deux Mondes, et qui est intitulé : Poètes modernes de la France, Auguste Brizeux, sa vie et ses œuvres.