PRÉFACE
Le lieu où sont placées les douze idylles
ou élégies qui donnent leur nom à ce
livre ne se recommande ni par l’éclat
des costumes, d’ordinaire si riches en
Bretagne, ni par le dialecte pur de ses
habitants. La partie méridionale du pays est même
fort aride et sèche : ce ne sont que des bruyères et des
landes, quelques ifs épars le long des fossés, ou de
grosses pierres blanches lourdement couchées sur le
sol. Vers le nord, la campagne devient mouvante et
pleine de vie. La rivière de l’Ellé a cette beauté un
peu triste qui plaît tant sous notre climat ; rien n’est
frais comme les eaux du Castell-linn et du petit
village de Stang-er-harô, ou de la montagne opposée ;
rien n’est vert et sauvage comme la vallée du
Scorf.
Au milieu des incertitudes de nos temps, incertitudes cruelles et cependant chères à la pensée en ce