Page:Brizeux - Œuvres, Marie, Lemerre.djvu/76

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qu’elles constatent son indépendance, la nature est une synthèse toujours visible et vivante ou l’on aime à se reposer. Là, toutes nos facultés peuvent se développer à l’aise et s’appliquer, notre intelligence concevoir, notre cœur aimer, notre imagination librement déployer ses ailes.

Bien peu de gens ont des idées exactes sur la Bretagne. Pour apprécier les peuples simples, il faut avoir été élevé parmi eux, de bonne heure avoir parlé leur langue, s’être assis à leur table : alors se découvrent leur poésie intime et cachée, et la grâce native de leurs mœurs.

Les campagnes civilisées qui environnent Paris sont trop connues : ici, ni religion, ni arts, ni costumes, ni langue ; ils n’ont plus l’ignorance qui retient dans le bien ; la science qui vous y ramène, ils ne l’ont pas encore. La science est belle pour les peuples comme pour les individus, mais lorsque le cercle est entièrement parcouru et qu’on revient perfectionné à son point de départ. Que mon pays me pardonne si j’ai montré le chemin de ses fontaiyies et de ses bruyères !

12 septembre 1851.