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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

Ma mère s’entendait de moins en moins avec mon mari, elle résolut de nous quitter. On lui proposa une place de concierge, quoiqu’elle n’eût jamais rempli cette fonction, elle l’accepta. C’était dans la rue de Beaune, maison Astiers dont le propriétaire tenait un magasin, rue Tronchet, près de la Madeleine (j’entre dans ce détail, qui aura une grande importance dans l’avenir.)

Nous avons quitté notre appartement, tout nous y rendait si malheureux ! Nous sommes allés, mon mari et moi, habiter place St-Georges, ainsi commença le premier trimestre de l’année 1868, une vie nouvelle allait survenir.

Je travaillais pour une maison de luxe, rue de la Grange-Batelière, j’étais plus rapprochée de mon ouvrage et j’étais dans le centre de la ville. Pendant quelque temps, j’étais restée indifférente à toute chose, je travaillais, je lisais chaque jour les journaux, j’allais très rarement à la rue Mirrha. Tous nos beaux rêves semblaient s’évanouir.