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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

pas endommagé, heureusement ! Mais après que le feu fut éteint, quel gâchis !…

Les flammes en léchant la muraille, avaient mis à nu des trous pratiqués de place en place, mon mari aperçut dans ces orifices des papiers noircis par le temps et la fumée, il tira les dits papiers, aussitôt il entendit un bruit métallique, il regarda : c’était des pièces d’or qui gisaient sur le plancher. Cela lui donna l’idée de dérouler les papiers salis. Quelle ne fut pas sa surprise, c’était des billets de 100 francs, roulés dans un morceau de journal sale ; il en trouva pour une valeur de 20 000 francs.

Le locataire était riche. Après le déblayage de la chambre incendiée, nous avons trouvé des fragments de billets et d’actions, desquels on ne pouvait tirer aucun parti.

Nous envoyâmes un télégramme à Mlle L. cette personne était la propriétaire de l’immeuble, elle nous eut beaucoup de reconnaissance d’avoir par nos soins préservé sa maison.

Le lendemain, le locataire rentra chez lui, il fut très surpris de voir tout bouleversé dans son appartement ; on lui raconta que mon mari lui avait sauvé 20 000 francs de l’incendie, tant en papier qu’en monnaie, et que ces valeurs étaient déposées chez le commissaire du quartier, lequel avait remis à mon mari un reçu du dépôt. Lorsque ce monsieur apprit cela, il alla réclamer ses 20 000 francs, mais le commissaire ne voulut pas les lui donner. Le locataire fut obligé de venir quérir mon marie, auquel on remit les valeurs et l’argent