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TROISIÈME PARTIE

pas nécessaire d’être riche, ou du moins d’avoir beaucoup d’argent pour alléger la misère. Avec peu, offert avec son cœur, on pourrait soulager tant d’infortunes !

Ma mère et mon fils étaient à la campagne, ils étaient heureux, le petit allait mieux, après quelques mois, il commença à marcher de nouveau.

Nous allions toujours au Comité de la rue Mirrha, nous n’étions pas nombreux, la loi ne permettait pas la réunion de plus de trois personnes, sans autorisation officielle, nous nous divisions ainsi sur plusieurs points de Paris, nos réunions avaient un peu le caractère de réunions secrètes.

Dans les rues tout attroupement composé de plus de trois personnes était dispersé, et considéré comme un délit, et puni selon la loi.

Le compagnon Roulier était l’homme d’affaires de notre groupe, il avait pour mission d’entretenir les rapports sociaux entre les groupes divers et était le secrétaire du groupe de la rue Mirrha.

Frankel venait régulièrement à nos réunions. C’était un Hongrois, assez fort, de taille moyenne, très intelligent, très doux, ayant de jolies manières, nous étions plutôt familiers avec lui. N’étant pas membre actif, je n’avais pas l’occasion de me rencontrer avec les internationalistes dans d’autres milieux ; et il me fallait travailler.

Le 16 novembre 1867, nous apportâmes notre apport social, lequel était de 20 francs par membre, payable par fraction pour la coopération de la boulangerie.

Il y avait un grand avantage pour la collectivité de