Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/110

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à Trieste, et surtout de deux aides de camp du duc de Raguse, Jardet et Denis, devenu, plus tard, célèbre sous le nom de Damrémont, tous deux depuis morts glorieusement au champ d’honneur, enfin du jeune Aubernon, fils de l’ordonnateur en chef de l’armée, l’un des amis que j’ai retrouvés le plus souvent, et conservés le plus longtemps durant le cours de ma carrière publique.

Les camarades que je laissais en Illyrie, et avec qui j’avais fait amitié, Rougier Labergerie, fils du préfet de ce nom, Arnaud, fils du poète Arnaud, Cochelet, frère de la dame d’honneur de la reine Hortense, Létardi, gendre de M. de Corvetto enviaient mon sort, et je n’étais pas éloigné de leur rendre la pareille.

Je retournai en France par Venise, Milan et Turin.

Je ne passai que quelques jours dans chacune de ces villes célèbres ; je ne connaissais personne à Milan. J’aurais pu voir à Venise le général Menou, qui commandait ; mais je ne lui avais jamais été présenté, et j’avais peu d’envie de me rapprocher de lui. Sa conversion, si l’on peut employer ce mot, du christianisme à l’islamisme, et le mariage qu’il avait contracté à la suite de ces combles de