exécutions militaires ; que, aimé, adoré même des Espagnols, il régnerait paisiblement et glorieusement, pour peu qu’on le débarrassât de ces funestes auxiliaires.
M. Thiers a très sagement apprécié ce qu’il pouvait y avoir de vérité sous cette forfanterie ; mais ce qui est vrai, c’est que tous les Espagnols qui n’avaient pas ou qui n’avaient plus les armes à la main, exploitaient en ce sens, la vanité de leur roi postiche, bien sûrs, s’ils n’avaient plus affaire qu’à lui seul, d’en être promptement débarrassés.
On était donc fort curieux de savoir ce qu’il rapportait de Paris, et jusqu’à quel point son éloquence, aidée du besoin que pouvait avoir l’empereur de sa vétérance d’Espagne, pour conquérir la Russie, et chasser les Anglais de l’Inde, aurait opéré. Aussi ne fût-ce pas sans un grand étonnement qu’au lever que tint Joseph à Valladolid, nous vîmes, en quelque sorte sortir de dessous terre des nuées d’Espagnols, à nous inconnus, qui venaient lui baiser les mains. Le palais du gouvernement en était comble, et le roi en paraissait tout réjoui. Moins niais que lui, ses visiteurs après l’avoir entretenu, se retiraient fort tristes, fort déconfits, et oncques depuis nous n’en avons eu de nouvelles. Rien ne fut plus