Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/166

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morne et plus froid que le dîner d’apparat que nous donna l’intendant espagnol Roxa pour célébrer l’heureux retour, de Sa Majesté.

Vers la fin de juillet, le général Dorsenne, l’un des généraux de la jeune garde, dont deux divisions, je crois, figuraient dans notre armée, vint remplacer le maréchal Bessières. C’était un militaire plutôt jeune, plutôt beau, ou si l’on veut bellâtre, d’un caractère dur et hautain, d’un esprit court, mais intègre et appliqué à ses devoirs.

Sous son administration, les actes que j’ai signalés tout à l’heure se multiplièrent, et leur rigueur s’accrut de jour en jour.

L’arrêté relatif aux mesures de haute police contre les parents des insurgés fut publié de nouveau, enrichi de considérants et de dispositions qui peut-être auraient inspiré quelques scrupules à la Convention nationale dans ses bons moments, entre autres la disposition qui prononçait la dissolution des mariages contractés entre individus portés sur les listes fatales.

Durant les derniers mois de 1811, le général Dorsenne et l’intendant général visitèrent à peu près toutes les parties du territoire occupé par l’armée du Nord.