Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/197

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Je trouvai, dans les ministres polonais du roi de Saxe, des hommes honnêtes, sensés, intelligents, jugeant bien la situation ; deux surtout, M. Mostowski, ministre de l’intérieur et M. Matuszewicz, ministre des finances, dont le fils a joué, depuis, un certain rôle dans la diplomatie européenne, étaient des esprits distingués.

Nos entretiens n’aboutirent pas à grand chose :


Trois mois entiers ensemble nous pensâmes,
Lûmes beaucoup, et rien n’imaginâmes.


On trouvera néanmoins, dans mes papiers, quelques travaux préparatoires sur ce sujet et quelques renseignements statistiques qui ne sont pas sans intérêt.

Au vrai, il n’y avait, pour le moment, rien à faire. Le grand-duché était ruiné, d’abord par le système continental, puis par les préparatifs de la guerre, puis par la guerre elle-même ; on ne savait ce qu’il deviendrait les projets, quels qu’ils fussent, ne pouvaient être que des rêves. Mais, selon la pente de nos esprits, également éloignés de l’enthousiasme et du pessimisme, je me demandais souvent, à part moi, ce qu’il était, sinon possible de faire actuellement, du moins permis d’espérer