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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/196

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tinuait cependant à donner, de temps à autre, de grands dîners aux Polonais que leurs fonctions ou leur curiosité retenaient à Varsovie, et à leur débiter force gasconnades, à leur raconter comme quoi c’était par suite des malheurs de la Révolution qu’il était tombé au rang d’archevêque et d’ambassadeur. Mais le feu était éteint, le découragement était dans tous les cœurs et l’anxiété sur tous les visages.

Peu à peu tout se calma, notre ambassade elle-même se dispersa plus ou moins. L’ambassadeur, afin de se donner les airs de faire quelque chose, envoya Aubernon en Galicie et le chargea d’étudier l’état des esprits et le mouvement de l’opinion dans cette province, polonaise d’origine, mais soumise au joug de l’Autriche. Il détacha Panat à l’armée saxonne, commandée par le général Régnier, placé lui-même sous les ordres du prince de Schwartzenberg il ne garda près de lui que ses deux secrétaires, et deux attachés, Brévannes et moi.

Je fus chargé de m’entendre avec le ministre du roi de Saxe, grand-duc de Varsovie, jusqu’à nouvel ordre, et de préparer la réforme, sur le patron français, des institutions politiques, administratives et financières du grand-duché.