Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/207

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de couvents, abondantes en points de vue variés.

Je visitai avec soin et à plusieurs reprises les salines de Wiliczka, dont la possession est, ou du moins était alors mi-partie entre le grand-duché, où se trouvait enclavée la ville libre de Cracovie, et l’Autriche maîtresse de la Galicie. Je n’entrerai dans aucun détail sur le mode d’exploitation de ces salines, sur leurs richesses, leurs débouchés, etc. Ces détails se trouvent partout, et les renseignements statistiques que j’ai recueillis et conservés, après quarante-six ans, ne correspondent plus sans doute à rien de réel.

À l’époque dont je parle, on descendait dans ces salines d’une façon assez périlleuse.

Trois lanières de sangle étaient attachées tant bien que mal au gros câble qui servait, à l’aide d’une poulie, à monter et à descendre les fardeaux. Ces trois lanières formaient un siège très étroit ; assis sur ce siège on embrassait de ses deux jambes et de l’un de ses bras le câble ; l’autre bras servait à écarter le câble des parois de muraille en terre ou en sel qui formaient le puits lui-même on descendait ainsi à de très grandes profondeurs, au risque, si l’on n’employait pas bien le bras libre, d’être rudement froissé contre la paroi, et, si on