songes et de sottises ; mais, quoi qu’il en soit, la princesse Czartoryska que j’ai connue inspirait le respect, tenait à distance, et ne réveillait dans l’esprit aucun souvenir qui ne fût à son honneur.
Ses deux filles étaient des personnes d’un noble caractère, d’un esprit cultivé, d’une conversation douce et sérieuse. Les habitués de ce beau lieu, étrangers comme moi, ou commensaux, n’étaient point indignes d’en faire partie. L’intérêt réel et sincère que je portais à la cause de mes généreux hôtes, et plus encore peut-être la parfaite liberté d’esprit avec laquelle j’examinais, sans illusion comme sans découragement, les chances de l’avenir, achevèrent de me gagner leur confiance ; j’en reçus, en partant, des témoignages d’amitié dont, seul aujourd’hui, je conserve le souvenir. Pulawy et ses habitants n’existent plus.
Je partis pour Cracovie en promettant et en me promettant de revenir.
Cracovie est le berceau de la Pologne, gniasdo Polky ; c’est une ville petite mais originale et riche en souvenirs historiques. Les environs sont charmants ; elle est située au pied des montagnes de la Silésie, et les gorges boisées de ces montagnes sont agrestes, presque sauvages, peuplées