Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/243

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tout dire, M. de Narbonne était encore ici pour quelque chose. Avant la Révolution, il avait été lié avec mademoiselle Contat ; il en avait une fille que nous avons vue débuter sous le nom d’Amalric Contat, mais qui n’est restée que très peu de temps au théâtre, ayant mérité, par une conduite exempte de tout reproche, de contracter un mariage tout à fait honorable. M. de Narbonne m’avait fait connaître la mère et la fille. Mademoiselle Contat, alors retirée du théâtre et mariée elle-même au neveu du poète Parny, tenait, à la ville et à la campagne, un très bon état de maison, et plus d’une fois, je m’étais trouvé chez elle avec les associés dont elle s’était définitivement séparée.

Les cinq semaines se passèrent donc rapidement, et d’autant plus rapidement que les incidents politiques ne nous faisaient pas faute. M. Thiers a fidèlement raconté les différents stratagèmes successivement employés par l’empereur Napoléon pour obtenir la prolongation de l’armistice en laissant espérer la paix. Il a raconté, sur le témoignage de M. de Metternich lui-même, la célèbre entrevue du 28 juin. Cette narration tempère, sous plus d’un rapport, ce que le bruit public