Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/34

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retentissement dans la population du quartier. Il n’y avait, dans les sections environnantes, ni ensemble ni entrain, et l’issue de la journée n’inspirait, à vrai dire, ni beaucoup d’étonnement ni beaucoup de regret.

Peu de jours après, M. d’Argenson me conduisit à Ormesson. C’était une maison de campagne à quelques lieues de Paris, alors habitée par M. Mathieu de Montmorency. Une société nombreuse et brillante pour cette époque s’y trouvait réunie. Je vis là, pour la première fois, madame de Staël et son fils, plus jeune que moi de quelques années ; je cherche en vain à me rappeler le nom des personnes qui composaient cette réunion, je ne retrouve dans ma mémoire que celui de M. de Mézy et celui de M. de Lezay, depuis préfet de Strasbourg. Les conversations étaient animées ; elles roulaient naturellement sur les événements du jour. Il ne m’est pas resté dans l’esprit que personne en fût très affligé.

Ma mère arriva. Nous occupâmes toute la maison de la rue de la Chaise. Ma mère loua, en outre, une petite maison de campagne à Boulogne. Nous passâmes l’hiver à Paris, et l’été suivant dans cette maison.