Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/358

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avec elle et son fils de l’avenir littéraire de celui-ci. Il venait de terminer la partie purement historique de son ouvrage sur les Républiques italiennes, et se proposait d’en rester là quant à cet ouvrage. J’insistai près de lui pour le déterminer à résumer dans un dernier volume l’histoire si variée, et par là même si confuse, de tant de petits États d’origines et de fortunes diverses, et à faire ressortir le lien d’unité qui réside au fond de leurs vicissitudes successives. Il y consentit, et ce fut un premier pas de fait. Nous examinâmes ensuite quel autre ouvrage devait succéder à celui-là, et remplir, en quelque sorte, l’autre moitié de la vie de son auteur. Il pensait un peu vaguement à l’histoire de France. Je saisis avec empressement cette idée, et nous examinâmes, dans de longues conversations, sous quel point de vue il serait bon et utile de l’envisager. De là est sorti le titre même de l’ouvrage : Histoire des Français ; et ce titre est la réponse même à la question que nous agitions. L’histoire de France n’avait guère été, de tous temps, que l’histoire des rois de France, de leurs principaux serviteurs et de leurs faits et gestes. Le moment était venu d’écrire l’histoire de la nation elle-même, de sa vraie origine, des dévelop-