Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/357

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J’ai honte et j’ai regret de ne pouvoir nommer ici les personnes qui composaient l’élite de la société de Pise. Ma mémoire, ordinairement fidèle, me trahit sur ce point ; mais mon impression générale est restée très favorable ; il est vrai que j’avais à cette époque une excellente raison pour tout voir en beau. Mon impression générale, c’est que les hommes, dans cette société, étaient plus sérieux et les femmes plus distinguées que les uns et les autres ne m’ont paru depuis dans les deux villes d’Italie que j’ai habitées, Florence et Naples.

J’ai conservé également un bon souvenir des membres de l’Université ; c’étaient des hommes instruits, modestes, réservés, ce qui est rare en Italie ; le plus aimable et le plus connu était Rosini, l’auteur de la Monaco, di Monza.

Durant le temps que nous passâmes à Pise, nous fîmes une excursion à Pescia et à Lucques.

Nous retrouvâmes à Pescia, M. Sismondi, près de sa mère, qui s’y trouvait fixée depuis plusieurs années, ayant marié sa fille à l’un des principaux habitants de cette petite ville. La mère de M. Sismondi était digne d’un tel fils grave, austère et sereine, c’était une véritable matrone d’une République fondée par Calvin. Je m’entretins longtemps