Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/39

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la partie simplement préparée conçue dans des proportions magnifiques.

Nous trouvâmes, aux Ormes, la sœur de M. d’Argenson, restée fille jusqu’à cette époque, et qui, depuis, a épousé M. de Murat. C’était une personne contrefaite, mais d’un esprit remarquable et d’une grande bonté. Ma mère la connaissait depuis longtemps, et, durant notre séjour à Saint-Remy, la dernière de mes sœurs lui avait été confiée. Nous y trouvâmes aussi, mais vivant séparément, dans une dépendance extérieure du château, deux enfants naturels de M. de Voyer : l’un, M. Bertenot, abbé avant la Révolution, l’autre madame de Rullecourt, veuve d’un officier général, tué à l’attaque de l’île de Jersey. M. de Voyer, leur père, et père de M. d’Argenson, leur avait assuré une petite existence dont, à l’époque dont je parle, ils réunissaient les débris pour finir ensemble leurs jours, dans le lieu même où ils étaient nés. M. Bertenot était aimable, bien élevé, gai et de très bonne compagnie. Sa sœur ne le valait pas, mais elle avait deux filles pleines de douceur et de bonté. Toutes deux se sont mariées, et je crois que la cadette, madame Mahuer, existe encore, au moment où j’écris ces lignes.