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En même temps je fréquentais l’École des mines. Je suivais le cours de chimie de M. Vauquelin, le cours de géologie de M. Faujas de Saint-Fonds, et le cours de minéralogie de l’abbé Haüy.

On le voit, je n’étais pas oisif.

Les trois années que j’ai passées ainsi, ne quittant Paris qu’à l’époque des vacances, sont au nombre des meilleurs souvenirs de ma vie.

Les écoles centrales étaient alors des écoles parfaitement libres. Chaque professeur enseignait selon la méthode qu’il préférait, et sans aucun contrôle quant au choix de son sujet, pourvu qu’il ne s’écartât pas absolument du titre même de sa chaire. Entrait qui voulait, à chaque cours ; le professeur avait la police de la salle pendant la leçon, mais il n’exerçait sur les élèves aucune autorité quelconque ; la leçon finie, le garçon de salle balayait, et tout était dit. Les études classiques partagées en deux divisions étaient faibles ; les études mathématiques et physiques médiocres ; le cours de belles-lettres de M. Dumas était brillant et animé ; le cours d’histoire naturelle de M. Brongniart était très suivi et très instructif. J’ai con-