Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/78

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nistrateur des forêts de la Couronne, M. de Canouville était maréchal des logis du palais.

Il y avait à cette époque fort peu de travail à la section de la guerre. En rangeant mes papiers que j’ai toujours conservés soigneusement depuis mon entrée dans les affaires, je n’y retrouve que quelques rapports écourtés sur des pensions ou des effets d’habillement.

Ce peu de travail nous était distribué par M. de Cessac. C’était un grand homme froid, sec, pour ne rien dire de plus, uniquement préoccupé des affaires de conscription dont il était chargé en titre d’office, ce qui ne concourait pas, sans doute, à lui rendre le cœur sensible, écrivant médiocrement l’orthographe, bien qu’il fût de l’Académie française, mais bonhomme au fond, et plus indulgent pour les jeunes gens en réalité qu’en apparence.

Nous lisions nos rapports à la commission tout entière.

M. Daru était bon, aimable, ouvert, et prenant intérêt à tout ; M. Gassendi, vieux, un peu bourru, vivant solitaire et ne disant mot.

Nous prenions, ou moi, du moins, je prenais peu d’intérêt au détail des affaires, très petites d’ailleurs, qui nous tombaient en partage ; mais