Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/79

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j’en prenais beaucoup aux séances du conseil d’État lui-même.

Le conseil d’État, si j’ai bonne mémoire, siégeait alors trois fois par semaine, dans la galerie des Tuileries qui sépare le grand escalier de l’aile connue depuis sous le nom de pavillon Marsan. Au fond de cette galerie, en face de l’escalier, sur une estrade élevée de deux marches, étaient placés trois bureaux celui de l’empereur au milieu, à sa droite celui de l’archichancelier, celui de l’architrésorier à gauche. Le long des fenêtres qui donnaient, d’un côté, sur le Carrousel, de l’autre, sur la chapelle, étaient placées de petites tables pour les conseillers d’État, à commencer par les présidents de section ; au bout et faisant face au bureau de l’empereur, d’autres petites tables pour les maîtres des requêtes. Enfin, derrière les tables des conseillers d’État, dans l’embrasure des fenêtres, étaient placées d’autres petites tables pour nous, humbles auditeurs.

En général, sur les trois séances hebdomadaires l’empereur en présidait deux. Il arrivait, une heure environ après l’ouverture de la séance, c’est-à-dire vers une heure et demie, interrompait la discussion, l’ordre du jour étant déposé sur son