Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/95

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prunté à la vie civile, et importé dans les régiments de cavalerie.

Durant le cours de mon séjour à Raab, j’allais souvent à Altenbourg avec M. de Narbonne.

C’était à Altenbourg, petite ville située entre Raab et la forteresse de Comorn, que la paix se négociait. Les négociateurs étaient, de notre côté, M. de Champagny, ministre des affaires étrangères du côté des Autrichiens, M. de Metternich, ambassadeur d’Autriche à Paris avant la guerre de 1809, et destiné à remplacer M. de Stadion, alors ministre des affaires étrangères. M. de Nugent était adjoint à M. de Metternich. L’empereur d’Autriche avait quitté son armée et était venu s’établir au château de Dotie, à quelques lieues d’Altenbourg.

Tous les grands personnages de la cour d’Autriche, tous ceux, du moins, qui vivaient dans la familiarité de l’empereur, s’empressaient vers ce centre de négociations, avec un désir ardent de là paix, et une espérance très médiocre d’y parvenir. C’était également l’état d’esprit des négociateurs français, de M. de Champagny et des employés supérieurs de son ministère. L’événement a prouvé, néanmoins, qu’à cet égard M. de Champagny ne connaissait qu’à moitié les intentions de son maître,