Aller au contenu

Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la mécanique appliquée à l’industrie, pour l’astronomie nautique. Que l’École polytechnique se borne à former de bons ingénieurs, des officiers d’artillerie qui sachent diriger une batterie, des officiers de marine en état de faire le point. Plus de droit romain ; n’avons-nous pas le code civil ? n’en apprend-on pas cent fois d’avantage en griffonnant six mois dans l’étude d’un avoué, qu’en pâlissant sur Gaïus et sur les Pandectes ? »

Ces réflexions, rédigées en ces termes longtemps après mon premier ministère, je les avais faites et mûries longtemps avant d’y entrer. Elles m’avaient été suggérées de bonne heure par l’état général des esprits et par la fréquentation des beaux parleurs de l’école soi-disant libérale, durant le cours réitéré de mes campagnes avec l’opposition de gauche ou de semi-gauche. J’avais toujours appréhendé cette tendance comme l’un des dangers de son avènement au pouvoir.

J’étais donc sur mes gardes en prenant charge d’âmes après la victoire de Juillet, et mon premier soin fut d’appeler sur ce danger l’attention du conseil. Composé comme il l’était définitivement, je le trouvai très disposé à me soutenir. M. Villemain et M. Cousin ne m’auraient pas permis de faiblir