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Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/119

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rêvé avec lui sur les moyens de les ressusciter un jour. Arrivé maintenant au pouvoir, ayant M. Cousin lui-même pour mon bras droit, il me semblait que le moment était propice et prochain pour passer du désir à l’œuvre et de la pensée à l’action. Afin toutefois de ne rien brusquer ni risquer, je crus devoir demander à M. Gans, l’un des plus illustres professeurs de l’université de Berlin, un travail ex professo sur ce sujet. Il s’empressa de répondre à ma demande, mais il n’eut le temps de le terminer qu’en ce qui concerne les facultés de droit. Ce travail, je l’ai conservé ; en le parcourant, après tant d’années et d’événements, que de souvenirs ne réveille-t-il pas dans mon esprit !

J’écrivis, en même temps, à mon ami M. Rossi, illustre lui-même depuis à bien d’autres titres, mais alors d’un commun aveu le premier jurisconsulte que l’université de Bologne eût donné à l’Italie ; je l’appelai à mon aide : mon dessein était de le placer à la tête des facultés de droit en France. J’obtins du conseil de l’Université d’abord, puis du roi, la création d’une chaire de législation comparée, la première en ce genre et sous cette dénomination qui dit tout, la première, dis-je, dont notre Université se soit avisée.