Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/38

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En Italie, point de difficultés ; en donnant le bon exemple, l’Autriche maintint le saint-siège en bonne voie ; refus néanmoins du duc de Modène, dont nous ne fîmes que rire.

L’Espagne y mit plus de façons : le roi permit à M. de Saint-Priest, ambassadeur de Charles X, de rester à Madrid, à peu près en cette qualité, et de paraître à la cour la cocarde blanche à son chapeau. On ne se faisait pas faute d’annoncer que M. de Bourmont, le vainqueur d’Alger, tout frais échappé de sa conquête, viendrait planter le même drapeau au sommet des Pyrénées, et que madame la duchesse de Berry l’y rejoindrait en personne ; peu s’en fallut que le chétif tyran de l’Espagne, le restauré de notre Restauration, n’y compromît sa frêle couronne.

Aux premiers accents de la Parisienne, en effet, toutes ses victimes, tous les exilés, tous les réfugiés de son pays, étaient partis à toutes jambes pour la frontière, afin d’y préparer une invasion à main armée ; les noms, les plus illustres, alors et depuis, Martinez de la Rosa, Torreno, San-Miguel, Isturitz, Valdes, Rivas, Mina y prêtaient l’autorité de leur aveu et de leur personne. Ils avaient pour point d’appui un comité de patriotes français sous le pa-