Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/52

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roi, M. Molé, notre ministre des affaires étrangère, alla trouver M. de Werther, ministre de Prusse sous Charles X, et restant à Paris jusqu’à nouvel ordre de sa cour ; il lui signifia, en termes catégoriques, que toute armée prussienne qui ferait mine d’entrer en Belgique y rencontrerait une armée française prête à lui disputer le terrain, et le pria d’en informer sa cour, sans lui laisser le moindre doute à cet égard. Là-dessus, grands cris, grand récri, grand tapage de démonstrations et de menaces ; mais il n’en fut que cela : l’armée prussienne ne bougea pas ; M. de Werther continua son intérim volontaire en attendant ses lettres de créance, et le règlement de la question belge, après quelques vicissitudes inévitables en pareille crise, se trouva définitivement renvoyé à Londres, et commis aux soins d’une conférence réunie depuis plusieurs mois dans cette ville pour y traiter en commun des affaires de la Grèce.

Pour un coup d’essai, ce n’était pas mal. Je reviens à nos affaires intérieures. Sans nous trop émouvoir des agitations qui se manifestèrent, dès le lendemain du 11 août, dans le sein de la classe ouvrière, agitations qu’on pouvait considérer comme la continuation d’un passé qui durait en-