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Chapitre XX


Pour parer au danger qu’aurait entraîné l’exécution de cette menace, Mr Linton me chargea de conduire l’enfant chez son père de bonne heure, sur le poney de Catherine. Il ajouta :

— Comme à l’avenir nous n’aurons plus sur sa destinée d’influence, bonne ou mauvaise, ne dites pas à ma fille où il est allé. Elle ne peut plus désormais avoir de relations avec lui, et mieux vaut qu’elle reste dans l’ignorance de son voisinage ; elle pourrait en être troublée, et tourmentée du désir de faire visite à Hurle-Vent. Dites-lui simplement que son père l’a envoyé chercher brusquement et qu’il a été obligé de nous quitter.

Linton montra beaucoup de répugnance à sortir de son lit à cinq heures et fut surpris en apprenant qu’il devait se préparer à un autre voyage. Mais j’adoucis la chose en lui expliquant qu’il allait passer quelque temps avec son père, Mr Heathcliff, qui, dans sa grande envie de le voir, n’avait pas voulu différer ce plaisir jusqu’à ce qu’il fût tout à fait remis de ses fatigues.

— Mon père ! s’écria-t-il étrangement perplexe. Maman ne m’a jamais dit que j’avais un père. Où habite-t-il ? Je préférerais rester avec mon oncle.

— Il habite à peu de distance de la Grange, répondis-