Page:Brontë - Les Hauts de Hurle-Vent, 1946.djvu/284

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je, juste derrière ces collines ; pas assez loin pour que vous ne puissiez venir à pied ici quand vous vous sentirez vigoureux. Vous devriez être content d’aller chez vous et de le voir. Il faut que vous vous efforciez de l’aimer comme vous aimiez votre mère, et alors il vous aimera.

— Mais pourquoi n’ai-je pas entendu parler de lui jusqu’ici ? Pourquoi maman et lui ne vivaient-ils pas ensemble, comme font les autres personnes ?

— Il avait des affaires qui le retenaient dans le nord, et la santé de votre mère exigeait qu’elle résidât dans le sud.

— Et pourquoi ne m’a-t-elle jamais parlé de lui ? insista l’enfant. Elle parlait souvent de mon oncle, et il y a longtemps que j’ai appris à l’aimer. Comment pourrais-je aimer papa ? Je ne le connais pas.

— Oh ! tous les enfants aiment leurs parents. Votre mère pensait peut-être que vous auriez envie d’être avec lui si elle vous en avait parlé souvent. Dépêchons-nous ; une promenade matinale à cheval par un si beau temps est bien préférable à une heure de sommeil de plus.

— Est-ce qu’elle vient avec nous ? demanda-t-il : la petite fille que j’ai vue hier.

— Pas à présent.

— Et mon oncle ?

— Non, c’est moi qui vous accompagnerai là-bas.

Linton retomba sur son oreiller plongé dans une sombre rêverie.

— Je n’irai pas sans mon oncle, s’écria-t-il enfin Je ne sais pas où vous voulez m’emmener.

J’essayai de le persuader que ce serait bien méchant à lui de faire preuve de répugnance à aller rejoindre son