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Page:Brontë - Les Hauts de Hurle-Vent, 1946.djvu/437

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Chapitre XXXIII


Le lendemain de ce lundi, comme Earnshaw n’était toujours pas en état de vaquer à ses travaux habituels, et restait par conséquent aux abords de la maison, je me rendis bientôt compte qu’il me serait impossible de retenir ma pupille sous ma coupe ainsi que je l’avais fait jusqu’alors. Elle descendit avant moi et sortit dans le jardin, où elle avait aperçu son cousin occupé à quelque menue besogne. Quand j’allai les inviter à venir déjeuner, je constatai qu’elle l’avait persuadé de débarrasser des groseilliers un grand espace de terrain, et qu’ils étaient tous deux très absorbés par des projets d’importation de plantes de la Grange.

Je fus épouvantée de la dévastation qui avait été accomplie en une petite demi-heure. Les groseilliers noirs étaient pour Joseph comme la prunelle de ses yeux, et elle avait précisément fixé son choix sur leur emplacement pour une plate-bande de fleurs.

— Eh bien ! tout cela va être montré au maître, m’écriai-je, à la minute même où ce sera découvert. Et quelle excuse aurez-vous à donner pour avoir pris de telles libertés avec le jardin ? Cela nous vaudra une belle scène, vous verrez ! Mr Hareton, je suis surprise que vous n’ayez pas été mieux avisé que d’avoir entrepris