insolence ? Oh ! ma chère Mary, regardez ! N’ayez pas peur, ce n’est qu’un gamin… pourtant la scélératesse est bien peinte sur son visage. Ne serait-ce pas un bienfait pour le pays de le pendre sur-le-champ, avant que son naturel, révélé par ses traits, se manifeste par des actes ? » Il m’a poussé sous le lustre, Mrs Linton a chaussé ses lunettes et levé les mains avec un geste d’horreur. Les poltrons d’enfants se sont rapprochés aussi ; Isabelle balbutiait : « Quel être affreux ! Mettez-le dans la cave, papa. Il ressemble tout à fait au fils de la diseuse de bonne aventure, qui m’a volé mon faisan apprivoisé. N’est-ce pas, Edgar ? »
Pendant qu’ils m’examinaient, Cathy est arrivée ; elle avait entendu ces dernières paroles et elle s’est mise à rire. Edgar Linton, après lui avoir lancé un regard inquisiteur, a repris suffisamment ses esprits pour la reconnaître. Ils nous voient à l’église, vous savez, et nous ne les rencontrons d’ailleurs que là. « C’est Miss Earnshaw », disait-il tout bas à sa mère, et regardez comme Skulker l’a mordue… comme son pied saigne ! »
« Miss Earnshaw ? quelle bêtise ! » s’est écriée la dame. « Miss Earnshaw battant le pays avec un bohémien ! Et pourtant c’est vrai, l’enfant est en deuil… sûrement c’est elle… et elle est peut-être estropiée pour la vie ! »
« Quelle coupable négligence de la part de son frère ! » a gémi Mr Linton, me quittant pour se tourner vers Catherine. « J’ai entendu dire par Shielders » (c’était le pasteur, monsieur) « qu’il la laisse croître dans l’impiété la plus complète. Mais qui est l’autre ? Où a-t-elle ramassé ce compagnon ? Oh ! oh ! c’est certainement cette étrange acquisition que feu mon voisin avait faite lors de son voyage à Liverpool… un petit Lascar,