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SON INSTRUCTION
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meries les plus importantes ; en un mot, un livre comme on n’en voit plus… guère. »

En août 1879, ce même journal l’Imprimerie disait encore sous la signature de Ch. Verneuil : « Une bonne correction ajoute au mérite d’un livre, et la valeur que celui-ci tire de la pureté de son texte ne saurait lui être contestée », rappelant presque mot pour mot cette phrase de Fournier : « La correction constitue au plus haut point, et dans le sens le plus sérieux, le mérite d’un livre. Ses autres qualités peuvent être soumises à la diversité des goûts et des appréciations, mais la valeur qu’il tire de la pureté de son texte ne saurait lui être contestée, puisqu’elle repose sur des principes universellement admis. »


II. — Instruction du correcteur aux temps passés.


Le rôle du correcteur est donc, et a toujours été, dans l’imprimerie d’une importance capitale. Aussi, pour remplir ce rôle, durant plusieurs siècles on exigea du correcteur le fonds d’instruction d’un véritable savant et la connaissance au moins théorique, sinon pratique, de la typographie. « Cette assertion dont personne ne peut contester la véracité est justifiée par les exemples du passé. À l’origine de l’imprimerie tous ceux qui se livraient au travail de la correction étaient des savants de premier ordre : les labeurs se bornant presque exclusivement à la reproduction des prosateurs, des poètes et des historiens grecs et latins, des écrivains religieux et des livres saints surtout, les correcteurs, les compositeurs eux-mêmes étaient pour la plupart des gradués de l’Université, des maîtres ès arts ; il en était ainsi, bien entendu, du maître imprimeur qui cherchait, lui aussi, dans l’exercice de sa profession, bien plus l’occasion incessante de satisfaire son goût pour les chefs-d’œuvre de l’antiquité et sa curiosité littéraire que le moyen d’édifier une grande fortune[1]. »

Un siècle après la découverte de l’imprimerie, la situation typo-

  1. H. Fournier, Traité de la Typographie.