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SES FRÈRES
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traduite de la copie latine in-8 de l’impression de Bastien Honorat, sans y comprendre les commentaires de Jean-Louis Vives, insérés parmi, ladite traduction devant être rendue dans l’espace d’un an et demi[1].

III. Disons, enfin, que tel docteur ou tel licencié qualifié ici prélecteur, là collationneur, est ultérieurement, ou même entre temps, dénommé correcteur.

Philippe Romain, dont nous nous occuperons plus longuement dans les pages suivantes[2], est, en 1551, déclaré « correcteur et imprimeur » ; en 1555, en 1559 et en 1560, il est « correcteur d’imprimerie » ; mais, dans un acte daté du 23 mai 1557, il loue ses services en qualité de « prélecteur en l’imprymerie ». — Jean II Huguetan, libraire à Lyon de 1559 à 1600, « employa comme correcteur d’imprimerie, pour soigner ses publications », le Tourangeau Gabriel Chappuis ; ce dernier, dans un acte du 16 juillet 1581, est désigné du nom de prélecteur d’imprimerie. — D’après M. Baudrier[3], « Charles Fontaine[4] fut pendant quelque temps, ainsi que Nicolas Edoard, prélecteur de l’imprimerie » Payen Thibaud, un Champenois qui exerça à Lyon de 1529 à 1570 ; ce même Fontaine est encore désigné comme prélecteur dans un acte du 23 avril 1549 rappelé plus haut[5] ; mais, à cette même époque (1549-1550), il est qualifié du nom de « correcteur » par Guillaume Ier Rouillé[6] qui avait fait appel à ses services pour reviser une nouvelle édition des Œuvres de Clément Marot. — Condio Laurenzio (dit Laurent Condie) est, en 1581, taxé à 45 sous comme prélecteur de livres ; dans un acte notarié du 6 mars 1587, il est dénommé « en son vivant correcteur d’imprimerie[7] ».

Est-il possible de déduire de cet ensemble qu’une sorte de hiérarchie s’était établie du fait de ces dénominations et des attributions qu’elles comportaient ? Ou bien les agents du Pouvoir royal, comme ceux du Consulat, les notaires, les maîtres imprimeurs ou libraires, le

  1. Bibliographie lyonnaise, 7e série, p. 383 (d’après une communication de M. A. Cartier : minutes d’Aimé Sauteur, not. à Genève, vol. 3, fol. 171).
  2. Voir, page 63, note 3, et page 493, les lignes consacrées à Philippe Romain.
  3. Bibliographie lyonnaise, 4e série, p. 206.
  4. Voir, page 66), les ligues consacrées à Charles Fontaine.
  5. Voir page 11.
  6. Voir page 60.
  7. Bibliographie lyonnaise, 1re série, p. 103.