Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/553

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pareille en attendant que le premier œuvre se puisse reprendre ». Et si l’interruption dure plus de trois semaines, les compagnons pourront partir et se placer ailleurs, sans pouvoir être requis ensuite de revenir à l’atelier pour terminer le premier travail.


b. — Dans les Flandres


Il est intéressant de connaître quelle était à la même époque la coutume d’un pays voisin du nôtre.

Le 12 mars 1564, François Ravelinghen[1] — tel est le nom qu’il porte dans l’acte — s’engage par contrat à servir de correcteur pendant deux années entières chez Plantin, à Anvers ; à l’expiration de l’engagement, il achèverait les livres commencés, si Plantin ne parvenait pas à lui trouver un remplaçant à son goût. — En 1565, lors de son mariage avec Marguerite, la fille aînée de Plantin, Raphelengien promet de continuer son service pendant les trois années suivantes ou bien jusqu’à ce que la Bible en hébreu (édition de 1566) soit imprimée, et d’avertir Plantin six mois avant de le quitter ; dans le cas où Plantin viendrait à renoncer aux services de son gendre ou l’obligerait à établir ailleurs sa demeure (Raphelengien habitait l’imprimerie), il doit le lui signifier six mois d’avance.

Par contrat en date du 1er juin 1580, Olivier van den Eynde s’engage chez Plantin, pour une durée de quatre années : il doit servir d’aide aux correcteurs, faire des copies, des tables des matières, etc. Tous les détails de l’engagement sont soigneusement notés, même l’indemnité[2].

Ces contrats comportent les deux conditions générales — engagement pour une durée déterminée et pour un travail fixe — que nous avons indiquées plus haut. Il en est d’autres qui comportent seulement l’une ou l’autre ; nous en donnons plusieurs exemples d’après M. Max Rooses[3], en indiquant en même temps les salaires ou la rémunération — argent ou nature — accordés par Plantin : En 1564, Jean Isaac,

  1. Il s’agit de François Raphelengien qui devait devenir le gendre de Plantin (voir p. 85, 504).
  2. Voir p. 161 et 504.
  3. Christophe Plantin, imprimeur anversois, p. 231.