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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

graphe très habile et solliciter les suffrages du public pour avoir imprimé ce volume aussi nettement, après l’avoir corrigé avec une exactitude mathématique » (qui tam terse atque ad amussim castigata compressit). Il nomme en même temps Cyprien Benet (Cyprianus Beneti) comme ayant été son correcteur (qui castigatrices manus apposuit).

En 1483, « Guy ou Guyot Marchant, prêtre, maître ès arts et imprimeur, originaire de Bourgogne, exerce simultanément au Champ-Gaillard, derrière le collège de Navarre, et à l’hôtel de Beauregard, rue Clopin (ce dernier atelier fut commandité par le libraire Jean Petit). Guy Jouveneau (Guido Juvenalis) ou Jouenneaux était son correcteur.

En 1491, Antoine Caillaut — qui exerça à Paris, en association avec Louis Martineau, originaire de Touraine, et avec quelques autres, de 1482 à 1500 — imprimait pour Antoine Baquelier, citoyen de Grenoble, un Dialogue du savant Guillaume d’Auvergne, évêque de Paris, sur les Sept Sacrements (« Dyalogus doctissimi viri Guillermi, episcopi Parisiensis, de septem Sacramentis », noviter emendatus ac impressus). Baquelier, qui fit imprimer, dès 1491, des livres à l’usage des écoliers de sa province venus à Paris pour étudier, était, suppose-t-on, prêtre. Un autre Baquelier, nommé Pierre, qui fut également prêtre et qui sans doute était le neveu du précédent, continua l’œuvre commencée par celui-ci. Voici comment un érudit bibliophile dauphinois apprécie leur œuvre[1] : « Ces éditions sont pour la plupart trop soigneusement, trop élégamment imprimées pour avoir été des œuvres de spéculation faites pour réaliser des bénéfices. En un mot, il me semble, jusqu’à preuve du contraire, que les deux Baquelier, citoyens de Grenoble, étaient des hommes instruits, pieux (leurs devises et leurs dédicaces en témoignent) et préoccupés de rendre les études supérieures plus abordables et plus faciles à leurs contemporains, et surtout à leurs compatriotes. »

Au nombre des compagnons instruits par Friburger et Gering après leur départ de la Sorbonne, on cite un nommé Higman, originaire des

  1. Notice historique sur Antoine et Pierre Baquelier, citoyens de Grenoble, et les ouvrages qu’ils ont publiés au xve et au xvie siècle, par un Vieux Bibliophile Dauphinois ; Grenoble, Imp. F. Allier Père et Fils, 1885, in-8o (d’après A. Claudin).