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anciens — ce serait, il faut le reconnaître, trop exiger — mais, tout au moins, de façon à lui permettre d’interpréter heureusement, et selon toutes les règles, les documents qu’il peut être appelé à reproduire. C’est dans ce but que l’on s’est efforcé d’exposer ici, aussi brièvement que possible, les principaux éléments typographiques de cette science.
xxxx Aussi bien le nombre des manuels qui ont signalé en une courte notice les caractéristiques principales de l’épigraphie est-il presque négligeable et peut-on dire qu’au point de vue typographique l’étude de cette science est encore à présenter. Toutefois, B. Vinçard, dans l’Art du Typographe, a donné une nomenclature des « premiers alphabets italiques comparés avec le grec et l’oriental », d’après une gravure d’Alde Manuce remontant à l’an 1480 ; mais aucun texte n’accompagne ce tableau d’un intérêt minime, en somme. Brun, Fournier, Daupeley-Gouverneur, Muller et nombre d’autres après Vinçard ont gardé le silence sur la question qui nous occupe. Dumont, dans la quatrième édition du Vade-Mecum du Typographe, a reproduit une série d’alphabets de diverses langues, ou mortes ou vivantes, sans toutefois aucun commentaire. Seul, nous semble-t-il, Th. Lefevre a traité, au moins sommairement, la composition des inscriptions latines et grecques, et appuyé ses explications d’un alphabet et de plusieurs exemples de compositions.


I

LES ALPHABETS


2. L’alphabet grec fut importé à Rome par l’intermédiaire des colonies athéniennes de l’Italie et de Sicile et servit à former l’alphabet romain. Mais, au cours des temps, cet alphabet subit des changements importants : quelques-uns des caractères qui le composaient disparurent, alors que de nouvelles lettres étaient créées et employées momentanément ou conservées définitivement.

3. Les différents genres de caractères que les archéologues rencontrent sur les monuments romains sont, pour l’étude de l’épigraphie, classés en trois catégories :

a) L’alphabet archaïque n’est autre chose que l’alphabet grec lui-même légèrement modifié. Toutefois, cet alphabet n’est pas aussi ancien que son nom le laisse supposer : aucun document écrit des temps de la Rome primitive n’a été conservé ; les spécimens les plus curieux qui soient restés de la gravure romaine (monnaies, cistes ou miroirs) ne remontent pas au delà de la deuxième moitié du ive siècle de la fondation de la Ville ; à partir du ve et surtout du vie seulement, il est possible, grâce à des textes épigraphiques assez nombreux, d’étudier et d’analyser avec fruit les caractères de l’al-