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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/927

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duites par des chaînettes sans fin se trouvant sous les cassetins et rangées dans la forme pour la ligne. La ligne composée est envoyée ensuite dans le dispositif de moulage. Lorsque la position des matrices est ferme entre elles et lorsqu’elles sont dans la forme qui est aussi consolidée et fermée, le métal fondu est introduit automatiquement dans ce moule et on obtient un bâton d’une ligne de texte. Aussitôt le moulage fini, le piédestal qui porte les matrices se soulève et les place sur les bords des plaques horizontales sur lesquelles elles restent suspendues, accrochées par les petites saillies. Une vis sans fin expédie les matrices du piédestal sur les plaques où elles se pendent, c’est-à-dire sur lesquelles elles vont se diviser ; elles s’y divisent effectivement et s’en vont chacune dans son compartiment. Ce travail se fait de telle façon que les matrices sont poussées dans les rainures des plaques distributrices ; ces rainures sont de largeurs différentes et certaines se trouvent libérées à certains endroits (c’est la longueur des saillies qui les détermine) pour tomber à leur vraie place. Les matrices des signes qui s’emploient rarement peuvent être le mieux placées à la main. Elles ont des saillies tellement longues que leur chemin conduit à travers tout le réseau pour ne finir qu’au bout où sont naturellement placés les compartiments qui correspondent à ces signes. S’il s’agit d’obtenir des signes ou des matrices avec des saillies, il faut se servir naturellement de matrices qui portent des creux. Au lieu d’être en métal, les bâtons de lignes peuvent être en n’importe quelle matière plastique ; dans ce cas seulement il faut remplacer le dispositif de fonderie par un autre qui correspondrait aux qualités de la matière que l’on veut employer. »
xxxx La machine décrite par le brevet fut offerte au monde de l’imprimerie, en 1886, à New-York, sous le nom de Blower Linotype ; en 1889, elle apparaissait sur le marché anglais et, quelques années après, vers 1895-1898, sur le marché français.
xxxx La machine d’Ottmar Mergenthaler a été, depuis 1886, l’objet de perfectionnements nombreux, soit de la part de ses premiers fabricants, soit de constructeurs qui ont étudié sous toutes ses formes le problème de sa simplification.
xxxx En 1900, les matrices sont duplexées, c’est-à-dire qu’une même lettre est gravée deux fois, en caractères différents, sur la même matrice. En 1905, un magasin léger remplace le lourd magasin des premières machines. À peu près à la même époque, la machine à double magasin fait son apparition ; grâce à elle, l’équipement de la machine à composer se trouve porté de 180 à 360 caractères différents, c’est-à-dire qu’il est supérieur de quatre fois à celui des premières machines. Puis vint la machine à trois magasins, celle à quatre magasins, et enfin celle à magasins auxiliaires avec clavier double ou unique et composteur unique.
xxxx D’autres types de machines à composer, utilisant des procédés différents de celui de Mergenthaler, ont également vu le jour en assez grand nombre. Mais il semble bien que de ces derniers un seul ait résisté à l’épreuve de la pratique, celui de la composition mécanique mobile, d’après le système Monotype.
xxxx Les machines à composer actuelles se divisent ainsi en deux catégories : 1° les machines à lignes-blocs ; 2° les machines à composition mobile. Pour les premières, les types les plus connus sont : la Linotype, l’Intertype et la Typo-