Page:Brou de Cuissart - L’anoblissement de la famille de Jeanne d’Arc, 1909.djvu/14

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sans le privilège de transmission en ligne féminine, parce que, ni lui ni ces enfants ne sont de la famille de Jeanne d’Arc, seule en possession de ce privilège. Aucun doute à ce sujet ; les arrêts, sentences, édits, jugements, etc… rendus en faveur des descendants en ligne féminine de la famille de Jeanne d’Arc sont là pour en faire foi : ceux-ci ne les obtiennent que parce qu’ils sont de « la famille de la Pucelle » ; ils y sont expressément dits « de la race de Jeanne d’Arc », « issus et descendus de la lignée de la Pucelle » et la noblesse qui leur est reconnue est appelée « noblesse de la Pucelle » ; le privilège de transmission en ligne féminine y est dûment spécifié, tant dans le passé que pour l’avenir, tant pour les ascendants que pour les descendants des demandeurs ; il s’agit donc bien de la noblesse spéciale transmise à eux par leur mère et non par leur père, qui n’est pas, par sa naissance, en possession de cette noblesse inhérente au sang de Jeanne d’Arc et qui ne peut donner ce qu’il n’a pas ; aussi Charles x ne fait-il que se conformer à cette jurisprudence, en s’exprimant ainsi dans son ordonnance du 24 novembre 1827, au sujet de Mlle Gaultier, épouse de M. Renaudeau :

« Voulons qu’elle soit censée et réputée noble, tant en jugement que hors jugement, ensemble ses enfants, postérité et descendance en ligne masculine et féminine… ». On le voit, de M. Renaudeau, époux de Mlle Gaultier, aucune mention ; c’est qu’il ne compte pas dans la famille de Jeanne d’Arc ; il n’est question que de Mlle Gaultier et de ses descendants, parce qu’eux seuls en réalité, sont du sang de la Pucelle.

Les actes officiels sont donc positifs à cet égard ; ils spécifient expressément que la noblesse des descendants de la famille de Jeanne d’Arc est une noblesse de race, celle de sa race transmise à eux par leur mère, qui en est et non par leur père, qui n’en est pas ; ainsi, leur noblesse date non pas du mariage contracté par le premier de leurs ascendants paternels avec une femme de la famille de la Pucelle, mais de l’octroi de la Charte par Charles vii à Jeanne et aux siens, c’est-à-dire de 1429.