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L’anoblissement
de la
Famille de Jeanne d’Arc
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Jeanne d’Arc venait de sauver le royaume ; non seulement elle avait reconquis Orléans, ce boulevard de la France, cette clé des provinces du Midi, non seulement elle avait fait rentrer dans l’obéissance du souverain une partie considérable de ses États, mais encore, mais surtout, grâce à elle, à sa valeur, à son inspiration, la France avait repris confiance en elle-même et avait, enfin, conscience de sa force basée sur le droit.

Il fallait à de si éclatants services une récompense non moins éclatante et il n’en était aucune qui fût plus haute que l’admission dans l’ordre de la Noblesse. Ce fut donc la noblesse que le Roi octroya à Jeanne. Mais ce ne fut pas Jeanne seule qu’il anoblit, ce fut toute sa famille. Du reste, deux de ses frères, Pierre et Jean, avaient combattu à ses côtés et « devaient être à l’honneur après s’être trouvés à la peine ». Les lettres d’anoblissement comprirent donc Jeanne, son père, sa mère, ses frères et, ce qui rend cet anoblissement unique en France, « en contemplation d’icelle Jeanne », toute leur postérité mâle et femelle, née et à naître en légitime mariage et toute leur parenté et lignage.

On sait qu’en France la noblesse se transmettait uniquement par les mâles. Charles vii entendit qu’il en fût autrement dans la famille de celle à qui il devait sa couronne et, en faveur de