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Page:Brown - Pages intimes 1914-1918.djvu/43

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LE UHLAN

I


Les voilà donc les jardins de Ferage
— Que je pensais ne plus jamais revoir, —
Désenchantés, alourdis sous l’ombrage
Où nos enfants ne viendront plus s’asseoir.

Voici des ans le séculaire ouvrage,
Le chêne auguste au pied du vieux manoir,
Sous ses rameaux qui défiaient l’orage
L’image sainte où l’on priait le soir.

Et tout autour, le « Chemin de la Reine »
Jusqu’à la Lesse. Une paix souveraine
Dans la bruyère y respirait jadis,

Quand un Uhlan, parmi ce grand silence,
Surgit, farouche, et, déposant sa lance,
Mit pied à terre en notre Paradis !



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