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LA CURÉE
De quel limon fangeux a donc été tirée
L’âme mercantile des gens
Plus âpres qu’une meute autour de la curée
Où s’étanche leur soif d’argent ?
Vainement la Nature à nos maux pitoyable
Dispense inépuisablement
Les trésors de son sein, ceux de la terre arable,
Son lait, sa houille et son froment.
Ces richesses qu’avec délice elle prépare,
Que pour nous tous le bon Dieu fit,
Eh quoi ! faut-il que quelques-uns les accaparent
Pour s’engraisser de leur profit ?
Regardez-les, — tandis qu’on voit le prolétaire
Anémié, sans feu ni lieu,
Pour apaiser sa faim aller gratter la terre,
Errer à la grâce de Dieu, —
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