Regardez-les, les écumeurs, la vile engeance,
Mauvais riches, mauvais bergers,
Étalant l’impudeur de leur ventripotence,
Regardez-les se goberger !
C’est pour eux qu’on se bat, qu’on se bat à nos portes,
Que nous sommes martyrisés !
L’ennemi dans nos murs campe avec ses cohortes
Pour qu’ils puissent thésauriser !
Le jour luira bientôt où, sur son trône assise,
La Patrie, arrachée au Hun,
Pareille à la Justice en d’augustes assises,
Voudra compter avec chacun.
Je t’avais confié mon drapeau, dira-t-elle,
Pour lui ton bras a combattu ;
Viens, entre dans ma joie, ô serviteur fidèle,
Reçois le prix de ta vertu.
Mais toi qui préféras ta fortune à la mienne,
Serviteur félon et vénal,
Si le gibet t’épargne, au moins dans la géhenne
T’attend le supplice infernal !