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Page:Brown - Pages intimes 1914-1918.djvu/67

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Sait-on le mal qui nous torture ?
Sont-ce leurs déprédations,
Leurs cruautés contre nature,
La faim et les privations ?
Nos champs, nos bois que l’on ravage
Et nos foyers que l’on éteint,
Et les chômeurs en esclavage
Déportés au chantier lointain ?


Sont-ce les vols et les rapines
Dans les recoins de nos maisons,
Jusqu’aux cuivres de nos cuisines,
Jusqu’aux brebis et leurs toisons ?
Est-ce l’argus dont l’artifice
Tient l’innocent sous les verrous ?
L’exil, la mort dont leur justice
Frappe les meilleurs d’entre nous ?


L’émoi dans l’attente d’un signe,
D’un mot qu’on espère et qu’on craint
Dépêché du front de nos lignes
Et qu’intercepte un mur d’airain ?
La trame machiavélique
Ourdie insidieusement
Qui nous prépare deux Belgique,
L’une au Wallon, l’autre au Flamand ?



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