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Je l’entends, la devine à sa sourde rumeur,
L’humble foule qui rentre au logis, apaisée ;
Tu lui prêtas ta grâce, au front tu l’as baisée,
Forêt, tu lui versas un peu de bonne humeur.

Pour les forces, l’oubli, la gaieté que tu donnes
À ces déshérités, je t’aime et te bénis ;
Tu répares du sort les maux et les dénis
Et fais qu’en ce temps-ci le peuple nous pardonne.
Nous pardonne le peuple, en son sang appauvri,
D’avoir payé moins lourd notre dette à l’armée,
Porté moins de soucis en notre âme alarmée,
D’être saignés moins fort et d’être mieux nourris !


14 juillet 1918.