Page:Browning - Luria ; A soul's tragedy ; Dramatic lyrics ; Dramatic romances, 1912.djvu/463

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L'Amant de Porphyria


La pluie fit tôt son entrée ce soir,
Et bientôt s'éveilla le vent bougon,
Qui de dépit déchira la cime des ormes,
Et fit de son mieux pour courroucer le lac.
J'écoutais, le cœur prêt à se rompre,

La furtive Porphyria qui entrait ; aussitôt
Elle referma la porte sur le froid et la tempête,
Et s'agenouilla ; le foyer sans joie s'embrasa
Et la chaumière retrouva sa chaleur ;
Cela fait, elle se leva, et dévêtit son corps

Du manteau et du châle ruisselants,
Et posa sur le côté ses gants souillés, dénoua
Son chapeau et libéra sa chevelure mouillée
Et, enfin, s'assit auprès de moi
Et m'appela. Nulle voix ne répondit, alors

Elle plaça mon bras autour de sa taille,
Et dénuda sa douce et blanche épaule,
Et fit s'onduler sa blonde chevelure,
Et s'inclinant, fit que ma joue là se posât,
Et dans la nappe de sa blonde chevelure,

Murmura combien elle m'aimait - elle,
Trop faible, malgré les efforts de son cœur,
Pour libérer sa passion en butte
À l'orgueil, et trancher des liens plus vains
Et s'abandonner à moi pour jamais.

Mais parfois triomphe la passion,
Et l'aimable fête de ce soir ne put contenir