Page:Browning - Luria ; A soul's tragedy ; Dramatic lyrics ; Dramatic romances, 1912.djvu/464

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La soudaine pensée de qui blêmit
D'amour pour elle, et pour rien.
Ainsi, bravant pluie et vent, elle était venue.

Soyez-en sûr, je levais les yeux vers les siens
Heureux et fier ; enfin je le savais,
Porphyria m'adorait : la surprise
Gonfla mon cœur, et il grandit encore
Pendant que je délibérais sur quoi faire.

À ce moment elle était mienne, oui, mienne,
Belle et si pure et si bonne : je la trouvais,
La chose à faire, et toute sa chevelure
En un long cordon jaune j'enroulais
Trois fois autour de sa petite gorge,

Et l'étranglais. Elle ne ressentit aucune douleur ;
Je suis bien sûr qu'elle ne ressentit aucune douleur.
Tel un bouton de fleur retenant une abeille,
Ses paupières prudemment je soulevais :
Riaient encore les yeux bleus sans ombre.

Alors je desserrais la tresse
Autour de son cou ; sa joue à nouveau
S'enflamma sous mes baisers brûlants :
Je lui relevais la tête comme avant,
Mais cette fois mon épaule soutenait

Sa tête, sur elle une fois de plus affaissée :
La petite tête souriante et rose,
Tout à la joie que se fît son extrême volonté,
L'objet de son mépris aussitôt enfui,
Et moi, son amour, à sa place conquis !

L'amour de Porphyria : son tendre vœu,
Comment il serait exaucé, elle ne l'avait pas deviné.
Nous voici donc assis ensemble maintenant,
Et de toute la nuit, nous n'avons bougé,
Et Dieu pourtant, qui n'a dit mot !