Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/14

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tout à fait physiologique et si, pour une cause ou pour une autre, elles ne peuvent se produire, des symptômes de météorisme ne tardent pas à se manifester.

Notons enfin que la rumination est si étroitement subordonnée à l’état de santé des animaux, qu’elle peut en être considérée comme l’expression fidèle, car elle se trouve suspendue dans l’état de maladie ou de souffrance tant soit peu grave, et pour qu’elle puisse se rétablir il faut que cet état morbide ait cessé lui-même. Il n’est même pas rare, quand il s’est prolongé, que, même après sa cessation, la rumination ne se rétablisse pas encore, et qu’elle reste assez longtemps suspendue par suite du dessèchement des matières alimentaires à l’intérieur du rumen et de l’inertie consécutive des parois de ce réservoir. De la sorte, la suppression de la rumination, qui n’était d’abord que la conséquence d’un état morbide, peut devenir ensuite pour elle-même sa propre cause, cause d’autant plus efficace que cette fonction a été plus longtemps suspendue.

L’action du réseau est si étroitement liée à celle du rumen qu’il n’est pas possible de distinguer dans les indigestions du premier estomac les symptômes qui procèdent de lui exclusivement et ceux qui seraient plus particulièrement l’expression des troubles fonctionnels du deuxième. Aussi quand les fonctions du rumen sont troublées, celles du réseau le sont-elles également.

Lorsque les aliments reviennent de la bouche après avoir subi la seconde mastication, ils présentent un degré de fluidité suffisant pour leur permettre de suivre l’étroit conduit formé par la gouttière œsophagienne et de parvenir ainsi